Et maintenant, des e-mails de Clinton entre des photos de bites

C’est la correspondance électronique de la candidate démocrate et de ses proches qui aura le plus pourri sa campagne.
Jusqu’au bout, ils auront été l’ennemi numéro un d’Hillary Clinton. Pires que son image de candidate depuis trop longtemps ancrée dans le système (et au rire un peu flippant), plus redoutables qu’un Donald Trump survitaminé, des dizaines de milliers d’e-mails ont pourri et pourrissent encore la vie de la prétendante à la succession d’Obama. Qu’il s’agisse des siens ou de ceux échangés par son entourage.
A 8 jours du scrutin, la bombe du FBI
Le dernier rebondissement en date est énorme : la réouverture de l’enquête menée sur les messages envoyés des adresses personnelles d’Hillary Clinton, alors qu’elle était encore secrétaire d’Etat – l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères. A huit jours de l’élection – certains Américains se rendant même déjà aux urnes ! Et alors que la Justice avait officiellement fermé le dossier en juillet, au terme d’une enquête de plus d’un an, dont le but était de s’assurer que l’ancienne ministre n’avait pas violé la loi, en compromettant notamment quelques secrets d’Etat.
Plus lunaire encore, cette réouverture a été suggérée par le boss du FBI lui-même. Dans une lettre datée du 28 octobre, James B. Comey informait les parlementaires américains que de nouveaux e-mails « semblant être pertinents pour l’enquête » venaient d’être trouvés.
Erection dans un caleçon
D’où sort cette correspondance ? D’endroits improbables : l’ordinateur, l’iPad et le téléphone d’Anthony Weiner.
Anthony Weiner, c’est cet ancien député démocrate dont la carrière a plongé à cause de son incapacité à ne pas envoyer sa bite sur Internet à de nombreuses femmes, parfois très jeunes. Une photo de cette dernière, en érection dans son caleçon, est passée à la postérité en 2011, après une erreur de manipulation sur Twitter.
Accusé d’avoir envoyé des textos de ce genre à une ado de 15 ans, Anthony Wiener fait aujourd’hui l’objet d’une enquête. Or sa femme, qui l’a quitté en août, est Huma Abedin. Une collaboratrice de premier plan d’Hillary Clinton – également proche de Bill, qui a marié les deux ex en 2010.
« Coup de théâtre inattendu », écrit le New York Times, des dizaines de milliers de messages adressées à Huma Abedin ont été retrouvés sur les appareils de Weiner. Dans lesquels apparaîtraient les fameuses adresses perso d’Hillary Clinton.
« C’est un abus de pouvoir »
Pour James Comey, voilà de quoi justifier un retour à la case départ. Mais ce coup d’éclat, inédit à l’approche d’une échéance électorale, est surtout synonyme pour beaucoup d’une ingérence inacceptable de la part du FBI.
Dans une lettre ouverte, une centaine d’anciens fonctionnaires du ministère de la Justice se sont ainsi dits « perplexes et abasourdis » à la suite de cette annonce.
« Nous ne nous souvenons d’aucun précédent durant lequel un haut fonctionnaire du ministère de la Justice – Républicain ou Démocrate – a, à la veille d’une élection majeure, publié un communiqué où la pure divulgation d’information est susceptible d’impacter le résultat des élections [..] ».
Côté Républicain, Richard W. Painter, un juriste qui a accompagné la présidence de George W. Bush sur les questions éthiques (oui, nous aussi on le découvre), a fait savoir dans le New York Times qu’il avait saisi l’agence fédérale censée s’assurer que les fonctionnaires ne prennent part à une activité politique. Concluant d’un cinglant :
« C’est un abus de pouvoir. Tolérer un tel précédent permettra d’autres, et même pires, abus de pouvoir dans le futur. »
La question de la déstabilisation
La bombe est d’autant plus énorme que le patron du FBI aurait envoyé sa lettre deux jours avant d’obtenir le mandat autorisant à utiliser ces e-mails dans l’affaire Clinton. En s’appuyant sur des sources du gouvernement et du FBI, Yahoo assure que James Comey n’avait donc aucune idée du contenu précis de ces messages – ou n’était pas supposé le savoir. Et avait en plus été « fortement découragé » d’agir par des cadres du FBI.
En revanche, il était au courant de l’existence de ces e-mails depuis déjà plusieurs semaines, affirme de son côté CNN. Au-delà de celle de son intervention, se pose donc aussi la question du timing choisi par le patron du FBI. De quoi alimenter un peu plus la controverse : a-t-il cherché à influencer l’élection ?
Le FBI rejoint WikiLeaks et la Russie
En étant ainsi suspecté, le patron de la plus célèbre agence d’espionnage américaine rejoint donc WikiLeaks et la Russie, accusés à de nombreuses reprises d’avoir déstabilisé cette campagne invraisemblable. Encore et toujours avec des e-mails.
L’organisation de Julian Assange, qui affirme en détenir 50 000 en lien avec Hillary Clinton, s’applique à en publier régulièrement des extraits. Pas de quoi faire basculer la campagne, mais suffisamment compromettants pour entacher l’image de la candidate. Pour les 10 ans de WikiLeaks, Julian Assange assurait néanmoins que d’autres révélations étaient à venir.
Du coup, lui et son organisation passent pour les alliés objectifs (si ce n’est les soutiens) du candidat Républicain à la présidentielle – ce qu’ils démentent. Plus encore, on les soupçonne d’être de mèche avec la Russie de Poutine – par ailleurs aussi plus favorable à Trump.
Histoire sans fin
Fin juillet, l’organisation a en effet publié 20 000 messages échangés au sein de la plus haute instance du parti démocrate, le DNC (Democratic National Committe), sans en dévoiler la source. Or les services de renseignement américains y ont tout de suite vu la piste russe. Et ont fini par publiquement mettre en cause le régime de Poutine, accusé de vouloir « interférer avec le processus électoral américain ».
Une dernière révélation semble pointer vers Moscou. Vendredi, WikiLeaks a publié un nouvel e-mail de John Podesta, l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche et actuel directeur de campagne d’Hillary Clinton, dont la correspondance est également diffusée en large part par l’organisation de Julian Assange.
Podesta se voit réclamer le changement de son mot de passe sur Google, dans un message qui a tout l’air d’un piège façon phishing. Selon une boîte de sécurité informatique consultée par CNN, l’arnaque comporte la signature de groupe de hackers russes... dont on a aussi retrouvé les traces dans le piratage des e-mails démocrates. L’histoire sans fin, version 2016.
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Oui mais alors tu mets qui au pouvoir aux USA ?
J’ai une idée : Si on leur envoyait Jean-François Copé !-
ces élections ç a tourne au cartoon, alors si Donald est battu y faut mettre MIckey !
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« Et maintenant, des e-mails de Clinton entre des photos de bites’
La campagne américaine pour l’élection du Président ressemble à s’y méprendre à la nôtre. Loin des problèmes qui peuvent interpeler les citoyens sur leur avenir professionnel et sur celui de leur pouvoir d’achat, les candidats s’écharpent sur des problématiques qui n’intéressent que leurs aficionados. Quant à Anthony Weiner montrant sa bite sur internet, il n’est que le ̶b̶a̶n̶d̶a̶n̶t̶ ̶ pendant américain d’un Buisson violant sans vergogne les secrets du cabinet d’un Président en exercice. Les ̶é̶r̶e̶c̶t̶i̶o̶n̶s̶ ̶p̶e̶s̶t̶i̶l̶e̶n̶t̶i̶e̶l̶l̶e̶s̶ élections présidentielles deviennent de plus en plus lourdingues de chaque côté de l’atlantique et ce n’est pas un Hollande en pleine déliquescence morale et intellectuelle qui dira le contraire-
Toutes les élections sont des érections dans le fond, même si au final il n’y a qu’une partie des votants qui bandent.
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Tu me fais bien marrer avec tes « biffages » - Tu y as pris goût ?
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Pauvres ricains, y sont + de 300 millions d’habitants et se retrouvent au final avec Donald un guignol qui les débecte contre Hillary une momie qu’y peuvent pas blairer
avec en sus,frasques de l’un et casseroles de l’autre pour combler le vide du débat de fond. c’est pas une élection c’est un carnaval !-
Je ne suis pas sûr que les plus de 60 millions de Français soient dans une position plus enviable.
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Ben c’est ça, le miracle des « primaires ».
On risque d’avoir le même genre de choix assez comique chez nous, puisqu’on y singe la pratique US histoire de bien verrouiller l’audimat sur les têtes de gondoles « senties » par le monde des affaires, donc des propriétaires des chaînes de TV...
Têtes de gondoles qui promettront donc plein de trucs sympas aux « zentrepreneurs », et plutôt du sang et des larmes pour le vulgum pecus qu’ils méprisent.
Les autres candidats, selon les nouvelles règles, auront droit à un peu de présence médiatique les 15 derniers jours avant les élections, histoire de faire vaguement démocratique et dire qu’ils ont pu s’exprimer...
C’est une bonne grosse manip qui va bien à l’encontre de l’esprit de la Vème, et qui aboutira probablement à un bon gros duel de blaireaux, comme chez les cow-boys.
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Le problème c’est qu’aucun d’entre eux n’est plus en lice.
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restons humble,car en mai 2017 on aura droit a un remake tout aussi pathétique de l’élection us
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avec sarko ça sera des photos de nano-bites ?
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Et encore, certains s’y croiront alors que pour le Tafta, il n’y aura pas de vote (on sait même pas si les députés européens auront droit de le lire avant son adoption).
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